Un clic sur l'image et elle s'agrandit.

Un clic à côté: elle reprend sa place. 

Françoise Caroff crayon-plume
Chantier, F.Caroff, pastel gras

Vous l'aurez compris: ce site est en chantier. C'est même sa vocation d'être un chantier permanent, un peu comme ces travaux routiers dont on ne voit jamais la fin. J'ai l'ambition de l'enrichir au fil du temps pour que vous preniez plaisir à venir découvrir les dernières réalisations, insérées au hasard, selon mon humeur. Merci pour votre patience et votre fidélité.

 

Écureuil, F. Caroff, pastel sec
Écureuil, F. Caroff, pastel sec

Mes écureuils sont libres. Jour après jour, j'ai tissé des liens avec eux.
Je les respecte; ils me connaissent et ne me craignent pas. Il arrive même qu'ils posent pour la photo. 
Gagner la confiance d'un animal sauvage est un privilège qui procure une joie profonde et intense.

 

Escale à Kercabellec, F.Caroff, huile sur toile
Escale à Kercabellec, F.Caroff, huile sur toile

 

Tomber...

 

Pourquoi dit-on "tomber amoureux"?
Pourquoi pas plutôt "s'envoler amoureux"? L'amour n'est-il pas censé donner des ailes?

 

Tomber amoureux comme tombe  la nuit, la nuit noire où l'on perd ses repères, où l'on cherche une étoile pour guider ses pas.

 

Tomber amoureux comme on tombe dans le panneau. L'amour comme un leurre, un mirage que l'on poursuit en vain et qui nous laisse seul au milieu du chemin.

 

Tomber amoureux comme on tombe dans un piège. L'amour comme un fil, tendu en travers de la route, qui nous fait trébucher et nous précipite dans une chausse-trappe d'où l'on ne ressort pas, en tout cas pas indemne.

 

Tomber amoureux comme tombe la perdrix, quand on n'a pas vu venir le coup, quand l'amour a du plomb dans l'aile et que l'on reste au sol, cloué, anéanti.

 

Tomber amoureux car quand l'amour s'en va, que les ailes se brisent, la chute est brutale, violente, douloureuse. On tombe de haut, et parfois si bas qu'on ne s'en relève pas. L'amour alors comme un fardeau qui empêche d'avancer, un poids trop lourd que l'on traîne avec soi.

 

... Jusqu'à la tombe?

La régate, F.Caroff, huile sur toile
La régate, F.Caroff, huile sur toile

Ah! Les courses croisières de mon adolescence! 
L'effervescence au club nautique, les débats sur la destination, le port d'accueil, le choix de la salle ou du restaurant, le menu de la soirée - très important, le menu!
Puis la constitution des équipages, les inscriptions, la préparation des bateaux. Il y avait les puristes, les régatiers dans l'âme, qui retiraient jusqu'aux petites cuillères pour alléger leur voilier, et que l'on soupçonnait de choisir leurs équipiers autant pour leur sveltesse que pour leurs compétences en navigation... Et puis les «touristes», les épicuriens, qui embarquaient tous leurs copains avec force victuailles et boissons pour tenir la marée en cas de calme plat.
La soirée au port était joyeuse, conviviale, animée et... arrosée! Le retour à bord était plus ou moins tardif, épique et alcoolisé - tous n'étaient pas au départ de la deuxième manche. 
Certains tiraient des bords hasardeux; d'autres jalonnaient leur parcours de bouteilles d'alcool vides qui flottaient entre deux eaux - on ne se souciait pas encore d'écologie!
Chacun trouvait ce qu'il était venu chercher: une sortie en mer entre amis pour la plupart, des excès pour quelques-uns, le hâle de deux jours sur l'eau pour tous et la coupe pour le plus régatier.
Les commentaires alimentaient les conversations jusqu'à l'été suivant.
On rigolait bien!

Mouette à Saint-Cado, F.Caroff, huile sur toile
Mouette à Saint-Cado, F.Caroff, huile sur toile

Curieusement, ce paysage m'était familier. Non pas que j'aie eu l'habitude de fréquenter ce lieu, mais les différents éléments venaient se placer comme des évidences, comme si mes mains avaient conservé la mémoire de ces traits, de ces perspectives. C'est alors que je me suis souvenue avoir déjà reproduit Saint-Cado quelques années plus tôt, vu sous un angle un peu différent. Vous trouverez cette aquarelle plus bas. Quant à la mouette, elle est venue se poser sur ma toile avant que je la signe, y apportant la vie qui manquait.

L'étier de Ker Croisé, F.Caroff, huile sur toile
L'étier de Ker Croisé, F.Caroff, huile sur toile

L'étier, c'est un peu l'envers du décor. Oubliant ses fureurs, la mer s'y glisse en silence pour aller méditer au cœur du marais, un monde hors du temps fait de bruissements et de reflets, où même le vent se prend à chuchoter pour ne pas perturber la vie qui s'y cache. 

Romain Ier, F.Caroff d'après Jean Clouet, pastel sec
Romain Ier, F.Caroff d'après Jean Clouet, pastel sec

« Quoi ? Sûrement pas ! »

Et puis l’idée a fait son chemin... Finalement, c’était plutôt drôle, et en tout cas un sacré défi ! C’est d’ailleurs sans doute cela qui m’a décidée. Je me suis donc lancée. Au pastel sec, ce serait plus facile qu’à l’huile. J’ai dû tricher pour poser la tête de mon fils sur les épaules royales, et m’aider d’une complice pour obtenir une photo prise sous le bon angle. De même pour les mains: il devait se reconnaître jusqu'au bout des ongles!

Ainsi est né Romain Ier...

Que Jean Clouet et François Ier  me pardonnent...

Le canot, F.Caroff, huile sur toile
Le canot, F.Caroff, huile sur toile

Un canot, un aviron,
Et déjà, c'est l'évasion.
Oh! Pas de circumnavigation, non!
Un petit tour à l'unisson
Sur un océan d'illusion,
Un peu d'amour en impression,
Un éclat d'or pour horizon.

Françoise Caroff, crayon-plume
Vieux gréement, F.Caroff, linogravure

Il y a trois cent soixante-cinq jours dans une année, un de plus quand elle est bissextile. Par quel hasard certains événements se télescopent-ils pour occuper la même date?
Un fait en chasse un autre, un bonheur estompe un deuil, renforçant le poids émotionnel d'une poignée de jours...
Chaque année est une nouvelle croisière, de souvenir en anniversaire.

De temps à autre, une date sort de son anonymat, ajoutant une escale à ce cabotage sentimental.

Françoise Caroff, crayon-plume
Des Glaneuses, F.Caroff d'après Millet, plume et encre de Chine

Le bonheur ne se moissonne pas, il se glane. On en cueille des miettes dans un ruisseau dévalant la montagne, un coucher de soleil sur la mer, le parfum d'une fleur ou le chant d'un oiseau. On en récolte des bribes au détour d'un sourire, au plus profond d'un regard, dans une émotion partagée. Il est la somme de tous ces instants fugitifs qu'il faut goûter quand ils se présentent et qu'on a le tort de vouloir prolonger ou reproduire. La recette semble simple; sa mise en pratique s'avère beaucoup plus délicate.

Françoise Caroff, crayon-plume
Porte à l'ipomée, Françoise Caroff, aquarelle

Derrière le mur se cache un merveilleux jardin.
Par la porte entrouverte, j'ai vu d'abord des carrés bien dessinés, aux bordures de buis alignées avec soin. Derrière cette harmonie toute cartésienne, j'ai cru voir un arbre auquel il manquait des branches, abîmé par la foudre ou par quelque tempête les deux peut-être. On a fait pousser des fleurs autour pour cacher ses blessures. Tout au fond enfin, j'ai deviné des fleurs sauvages, de ces fleurs si fragiles qu'elles ne se laissent cueillir que du bout des yeux. Des roses émergeaient çà et là, laissant planer leur parfum délicat sur ce sanctuaire impressionniste.
On n'entre pas dans ce jardin sans y être invité: la porte est verrouillée de l'intérieur. Il faut une infinie patience pour attendre qu'elle s'entrouvre et vous offre la chance d'embrasser du regard un bout de ce jardin secret.

Françoise Caroff crayon-plume
Arbre, F.Caroff, marqueur

J'aime les arbres. J'aime leur force tranquille, leur majesté. J'aime à penser qu'ils étaient là avant moi et qu'ils me survivront, témoins de nos histoires personnelles, de l'Histoire aussi. J'aime l'idée qu'ils cachent dans leur frondaison toute une vie animale: oiseaux, écureuils, papillons. Et je me rappelle mon émerveillement chaque année renouvelé, quand ce cèdre plus que deux fois centenaire, colossal candélabre tendant ses gigantesques bras vers le ciel, se couvrait au printemps de rameaux aussi tendres qu'à son premier jour; une explosion de vie qui le parait pour quelque temps d'un manteau d'un vert insolent. La nature ose parfois des couleurs d'une crudité que le peintre ne se permettrait pas sur sa palette. 

 

Françoise Caroff crayon-plume
Escaliers du Marché, F.Caroff, crayon feutre

Chacune est un point d'appui pour gravir la suivante.
Si l'on aborde un escalier en fixant son attention sur chaque marche comme si elle était unique, en adaptant sa cadence on peut monter très haut. Il suffit de ne pas les compter et de ne pas se retourner, pas avant d'être arrivé au sommet.
Si je vous demande à quoi sert un escalier, combien d'entre vous me répondront "à descendre"?

 

Françoise Caroff crayon-plume
Le vélo rouge, F.Caroff, aquarelle

"Tu me tiens?
- Mais bien sûr! Aujourd'hui, je tiens juste la selle. Tu te souviens comment on freine? Montre-moi... Oui, c'est ça. Allez, on y va! Regarde loin devant toi, tiens bien ton guidon. Vas-y, pédale...
Détends-toi... Regarde où tu vas, ne regarde pas ta roue... Là, c'est mieux! Tu y es presque, continue comme ça..."
La voix et les pas semblent soudain s'éloigner.
"Papa, tu me tiens toujours?
- Continue, c'est bien!"
Plus de doute possible, son père n'est plus derrière son épaule. Pris de peur, l'enfant se raidit; le vélo zigzague un peu, chancelle, se redresse sur quelques mètres, chancelle à nouveau. Le père, qui suivait légèrement en retrait, accélère sa course afin d'aider l'enfant à rétablir l'équilibre.
"Tu vois bien: je suis là, tu ne risques rien! Allez, on repart dans l'autre sens?"

C'était un vélo rouge, comme celui-ci, et je l'ai toujours.

  

Françoise Caroff crayon-plume
L'échelle meunière, F.Caroff, aquarelle

Il y a bien longtemps que plus personne n'a gravi cette échelle, hormis quelque chat du voisinage en quête d'un coin tranquille pour faire sa sieste.
On découvre, au fin fond des campagnes, de ces édifices dont l'usage s'est perdu: anciens poulaillers, greniers, bergeries... Ils trônent parfois, décors anachroniques, dans les jardins de fermes qui n'en sont plus, grattés, restaurés et fleuris par des nostalgiques comme les précieux témoins d'un passé révolu.
Leurs bâtisseurs s'amuseraient sans doute de cette noblesse acquise au fil du temps par ce qui n'était pour eux qu'un vulgaire appentis.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Livres, F.Caroff, crayon

Aucune tablette n'apportera jamais l'émotion que suscite un livre, et on a beau l'appeler tactile, elle ne saurait remplacer le contact d'un dos de peau, le bruissement de la page que l'on tourne, l'odeur de l'encre et du papier.
Toutes ces subtilités sensuelles qui magnifient le plaisir de la lecture.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Perruche, F.Caroff, pastel sec

Chez moi, j'ai des moineaux, des pinsons, des rouges-gorges, des accenteurs mouchets, des sitelles, des rouges-queues, toutes sortes de mésanges, des pies, des troglodytes, des merles, des corneilles, des grives, des choucas, des huppes, des piverts, des pics épeiches, des coucous - mais pas suisses - des étourneaux, des pigeons, des tourterelles, des grimpereaux, des pipits, des fauvettes, des rossignols, des roitelets...
Mais je n'ai pas de perruche.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Le joueur de jazz, F.Caroff, crayon et craie

"Armstrong, je ne suis pas noir,

Je suis blanc de peau..."

Je dessine blanc sur noir,

Ou bien noir sur blanc,

Et c'est rigolo.

Alléluia!

 

Françoise Caroff crayon-plume
Albert Einstein, F.Caroff, crayon

Le plus intéressant dans un visage, ce sont les yeux, et le plus important dans les yeux, c'est le regard. Un portrait, c'est un paysage comme un autre tant qu'on n'y a pas mis le regard.

 

Françoise Caroff crayon-plume
La porte à la treille, F.Caroff, huile sur toile

Pendant toute mon enfance, on m'a répété que les portes étaient faites pour être fermées.

Pas si sûr...

Françoise Caroff crayon-plume
Le petit oiseau, F.Caroff, crayon de couleur (un rouge, un bleu, un jaune)

Un crayon rouge, un crayon jaune, un crayon bleu. Que croyez-vous que j'en fis? Une perruche? Un ara? Que nenni! Je superposai les trois couleurs jusqu'à ce qu'apparaisse ce petit oiseau aux frêles gambettes et au plumage discret.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Tête de cheval d'après Géricault, F.Caroff, fusain et gomme

"Amadeus? C'est le box tout au fond!"
J'imaginais un petit pur-sang vif et fantasque. Dans la pénombre des écuries, j'ai découvert un géant, grand comme un dromadaire, fort comme un cheval de guerre sorti d'un tableau de Géricault.
Lui brosser la croupe fut une gageure, le seller un tour de force. Quant au mors, le seigneur est venu le cueillir délicatement dans ma main, baissant la tête avec complaisance pour me permettre d'arranger son long toupet et de boucler sous-gorge et muserolle. Impressionnant, mais sympathique. J'ai mené mon colosse au centre du manège. Quand il s'est agi de me hisser en selle, j'ai regretté qu'on ne lui ait pas appris à baraquer comme un vaisseau du désert. Le cheval s'avéra léger à la main, attentif et sensible à la jambe. La tête placée et le dos tendu, il se prêtait aux exercices avec une aisance que sa stature ne laissait pas supposer: il connaissait la partition. Pas andante, trot moderato, galop allegro, Amadeus méritait bien son nom.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Les trois poules, F.Caroff, plume et encre de Chine

Trois cocottes en conciliabule passent en revue la basse-cour .
Et ça glousse, et ça caquette;
ça gonfle son jabot en prenant un air important. Et ça s'ébroue en agitant ses fanfreluches.
Nulle pintade, nulle dinde ne trouvent grâce à leurs yeux, pas plus que les oies ni les jeunes poulettes. 
Même le coq y laissera quelques plumes...

 

"Vous avez choisi?

- Un Darjeeling, je vous prie.

- Vous avez du thé vert?..."

 

Françoise Caroff crayon-plume
La Gitane, F.Caroff, crayon de couleur

Au lieu d'esquisser le sujet dans son ensemble comme l'usage l'aurait voulu, j'ai commencé par dessiner l'œil gauche avec application. Distraction? Esprit de contradiction? Allez savoir! En tout cas, mal m'en a pris! Tout à coup, cet œil, seul au milieu de la feuille, s'est mis à me fixer d'un air réprobateur, pour ne pas dire accusateur. J'étais tétanisée. J'ai dû prendre mon courage à deux mains pour construire à la hâte un visage autour de cette pupille, en évitant de croiser son regard. Cette femme me pardonnera-t-elle jamais d'avoir enfreint les règles de l'art?

 

Françoise Caroff crayon-plume
Saint-Cado, F.Caroff, aquarelle

Marcher sur une plage qui n'a pas encore été foulée, dans la fraîcheur d'un matin de printemps. Se pencher de temps à autre pour ramasser quelque trésor (un coquillage, un galet, le squelette arborescent d'une gorgone). Se laisser envelopper par la sérénité ambiante. Fermer les yeux et humer à pleins poumons l'air au parfum iodé.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Souris, F.Caroff, mine de plomb

Petite souris intrépide égarée parmi tous ces chats, surgie sur la feuille, comme sortie d'un trou. Elle prend le temps de vous observer en agitant ses vibrisses, à demi dressée sur ses pattes arrière. Sauve-toi vite avant qu'un des matous ne te croque!

 

Françoise Caroff crayon-plume
Le chat roux, F.Caroff, aquarelle

Il y a des jours où j'aimerais être un chat. Pour me prélasser au soleil, grimper dans les arbres, sauter par les fenêtres et par-dessus les murs, ronronner au coin du feu, blottie au creux d'un canapé... Pour griffer aussi, parfois.

 

Françoise Caroff crayon-plume
L'écureuil, F.Caroff, plume et encre de Chine

Quand j'étais enfant, je m'asseyais sur la marche de la cuisine et j'attendais patiemment qu'un écureuil vienne chercher les morceaux de pain dur que j'avais disposés à quelques mètres de là. Quand l'un d'eux pointait son museau, je retenais mon souffle. Souvent, il emportait deux ou trois croûtons dans un arbre proche avant de revenir grignoter le reste sur place, mis en confiance par mon immobilité. Il est même arrivé qu'un curieux s'approche de moi pour humer mon parfum, et me dévisage de ses petites billes étonnées. Un instant de bonheur.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Caresse à Ellipse, F.Caroff, huile sur toile

Elles en avaient des secrets à partager, toutes les deux!

Ma chienne Ellipse était la seule à pouvoir encore communiquer avec ma grand-mère, capter son attention, obtenir un geste d'affection. Et je les observais, désemparée, témoin exclu d'une conversation silencieuse.

Un dialogue d'âmes?

Aujourd'hui, 5 décembre 2012, elle aurait 111 ans. Bon anniversaire!

 

 

Françoise Caroff crayon-plume
Chat norvégien II, F.Caroff, pastel sec

Persan ventripotent

Ou bien siamois sournois

Avec ton fin minois

Birman le turbulent

Chinchilla de gala

Angora tralala

Chartreux mystérieux

Tabby le mistrigri

Vous vous faites les yeux

Mettez vos beaux habits

Pour des expositions

Sortes d'exhibitions

Agrippine imagine

Tu ferais grise mine

Face à ces beaux minets

Précieux et coquets

Fille du vieux Polo

Sorte de chat poulbot

Et puis de sa Minette

Honorable roussette

Ta fourrure étincelle

De toutes les couleurs

Dans tes vertes prunelles

Je lis tous tes malheurs

Princesse de gouttière

C'est toi que je préfère

Françoise Caroff crayon-plume
Jacques Prévert, F.Caroff, crayon

Il a fallu toute la palette des H et des B pour faire rimer l'ombre et la lumière, pour donner vie au regard du poète et pour que fume sa cigarette.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Miss, F.Caroff, pastel sec

Tout a commencé par un regard échangé dans un refuge de la périphérie nantaise. Environ quatre ans, ramassée par la fourrière, recueillie par une famille, gardée trois mois, ramenée au refuge. 
Le 8 mai 2000, Miss et moi nous sommes adoptées pour le meilleur et pour le pire. Plus de quinze ans de fidélité réciproque; les chiens n'ont qu'une parole.
13 juin 2015. Adieu et merci, mon petit chien, pour ces quinze ans, un mois et cinq jours d'amour inconditionnel.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Les pommiers, F.Caroff, huile sur toile

Gentil coquelicot... Derrière chez moi, il y a une prairie qui se couvre de coquelicots à la fin du printemps. J'en ai recueilli des graines que je suis descendue semer dans mon jardin, près du romarin. Mon chat a tordu le cou du rossignol qui disait du mal de mon prochain. Depuis, il lui arrive de miauler trois mots en latin... Gentil coquelicot nouveau.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Nichem, F.Caroff, crayon et aquarelle

Au départ, je ne pensais pas l'aquareller. J'ai commencé l'esquisse et c'est alors que m'est venue l'idée du fond. J'ai voulu fixer ma feuille... et j'ai tout effacé! Disparu, le bel étalon, envolé, le beau Nichem, comme emporté par un vent de sable! J'ai dû tout reprendre depuis le début.

 

Françoise Caroff crayon-plume
La lettre, d'après Raoult, F.Caroff, plume et encre de Chine

Ah! Le plaisir de recevoir une lettre, une vraie lettre manuscrite! En apprécier la calligraphie, deviner l'émotion au rythme de l'écriture, les temps de réflexion à l'épaisseur de l'encre. Imaginer ici un sourire, là un soupir. Petit bonheur au charme désuet à l'ère des e-mails et des textos. Et si, en plus, c'est une lettre d'amour...

  

Françoise Caroff crayon-plume
Chat norvégien, F.Caroff, pastel sec

Qu'a-t-il vu? Assis sur la table, hiératique, il fixe un point par la fenêtre. Un oiseau? Un autre chat? Ne cherchez pas: les chats voient des choses imperceptibles pour nos yeux d'humains.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Chalutiers, F.Caroff, huile sur toile

La mer est d'huile, les nuages sombres et la luminosité renforce les contrastes. Même les mouettes ne rient plus. D'un moment à l'autre, le premier éclair va déchirer le ciel, un grondement en cascade va troubler le miroir d'eau, et les chalutiers vont s'effacer derrière un rideau de pluie.

 

Françoise Caroff crayon-plume
César, F.Caroff, mine de plomb

Air ténébreux, regard sombre et pénétrant, bouche sans sourire qui se perd dans la barbe, joue appuyée sur une main puissante... Je n'aurais pas aimé la lui serrer: j'imagine que le sculpteur avait une poigne de presse hydraulique.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Tête de chien, F.Caroff, néocolor

Vous l'avez sûrement déjà rencontré. C'est une vraie peste. Il court après les vélos, s'est fâché avec tous les chats du quartier, aboie sur le facteur et au moindre coup de sonnette. Il cache ses os sous les hortensias, creuse des terriers dans la pelouse. Mais il se fait tout pardonner quand il s'assoit face à vous, oreilles dressées et tête penchée, attendant que vous lui lanciez la balle qu'il vient de déposer à vos pieds.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Poney, F.Caroff, pastel sec

C'est un poney comme on en trouve dans chaque centre équestre, tous semblables et tous uniques. Tout rond, un toupet généreux qui lui cache les yeux, des naseaux veloutés faits pour être caressés. Il s'appelle Boule-de-Gomme, Chipie, Réglisse ou Pompon et se fait tour à tour licorne, mustang de rodéo, pur-sang de course ou champion d'obstacle, au gré de l'imagination de ses cavaliers en herbe.

 

 

Françoise Caroff crayon-plume
Nature morte, F.Caroff, pastel sec

Mes yeux ont dû s'habituer à l'obscurité de la feuille pour y deviner une carafe posée sur une table et pour faire surgir de ces ténèbres de papier un bol et des fruits gorgés de soleil.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Le port de Sein, F.Caroff, aquarelle

Un petit port à marée basse, des maisons serrées les unes contre les autres pour affronter les tempêtes, des chalutiers échoués entre des rochers couverts de goémon. "Qui voit Sein voit sa fin", dit le proverbe.
Pour moi, c'était le début de l'aquarelle.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Prévert et son chien, F.Caroff, crayon

Lui, c'est Ergé. Ce qu'il préfère, c'est se promener dans les parcs puis, quand il est bien fatigué, s'asseoir à une terrasse pour se reposer, pendant que son maître nourrit son inspiration de l'observation des passants.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Cibola, F.Caroff, pastel sec

"C'était un petit cheval blanc..."

C'était mon petit cheval blanc, mon cheval à bascule en chair et en os, qui ouvrait sa porte et saluait ou se cabrait sur demande. Cibola aimait galoper sur la plage et ne craignait pas les hélicoptères, mais elle refusait de croiser des vaches.

 

Françoise Caroff crayon-plume
Les vaches, F.Caroff, marqueur

Elles sont pourtant bien sympathiques, ces vaches que l'on croise sur les sentiers de montagne! Leur large mufle humide exhale des volutes qui se perdent dans la brume matinale. Elles vous regardent traverser leur alpage avec une curiosité empreinte de méfiance, et s'éloignent prudemment dans une cavalcade gauche et tintinnabulante, improvisant pour saluer votre visite un concert de sonnailles.

 

Françoise Caroff crayon-plume
La dune, F.Caroff, pastel sec

Je n'avais jamais vu autant d'étoiles, j'étais émerveillée. Elles scintillaient de mille feux dont je ne pouvais détacher mon regard. C'est alors que la vague est arrivée, gigantesque.
Je me suis sentie soulevée, je flottais, c'était une sensation extraordinaire. Puis, tout à coup, la vague s'est dérobée et je suis tombée brutalement.
Je me suis retrouvée brisée en mille éclats éparpillés dans un champ de fleurs, au milieu d'un désert de silence.
Il n'y a que dans les cauchemars que l'on vit de pareilles aventures.

 

À poursuivre...

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